💥 Tout comprendre du vélotourisme, l’élément fondateur des labels en France
🚵 Toutes les astuces pour obtenir un label vélo pour booster son activité de location de vélos
📣 Toutes les idées de super loueurs qui cartonnent avec des expériences différenciantes
Médaille d’argent. La France est la deuxième destination, à l’échelle mondiale, derrière l’Allemagne, sur le podium du vélotourisme.
Avec ses paysages variés, son patrimoine culturel et gastronomique, ses villages pittoresques, l’Hexagone a de nombreux atouts dans sa manche.
Surtout, notre beau pays commence à s’équiper et à s’organiser sérieusement pour combler les besoins des voyageurs en quête d’aventures cyclables.
Les institutions et labels se sont beaucoup développés, offrant aujourd’hui une vraie visibilité à ceux qui en sont membres.
Ensemble, nous allons voir comment obtenir un label pour booster son activité de location de vélos ?
Lokki a rencontré une dizaine d’experts, consultants, auteurs, créateurs d’application et loueurs de vélos, pour trouver la meilleure recette.
Bonne lecture 🤓
Qu’elle est loin, cette image d’Épinal. Un homme, volontiers quarantenaire, vêtu de son légendaire et saillant cuissard, coiffé d’un casque aux couleurs criardes, les chevilles musclées comme jamais, lancé en danseuse sur son bolide, en mode Lance Armstrong sur la plage.
Raté. Le vélotouriste aujourd’hui est bien plus que ça et c’est précisément toute la beauté de ce mode de tourisme durable et éthique qui fait un véritable boom en France. Le vélotouriste, c’est vous, c’est moi, c’est une grand-mère qui part en trip avec son mari le long des côtes normandes, c’est une famille qui part s’inspirer sur le chemin de Compostelle, c’est un groupe de potes entre 20 et 30 ans qui plonge dans les terres girondines pour déconnecter, c’est un couple qui s’amourache des Bords de Loire entre deux dégustations de vin.
En 2021, selon France Vélo Tourisme, qui assure la promotion des grands itinéraires vélos sur le Web et pousser la filière et le tourisme du vélo sur notre territoire, ils étaient 22 millions, ces français, à faire du vélo pendant leurs vacances. Parmi eux, 15% pratiquent le vélo en itinérance, faisant du cyclotourisme la première pratique d’itinérance touristique sur le territoire, devant la randonnée pédestre. “En 10 ans, le tourisme à vélo est devenu une activité de tourisme et de loisir de plus en plus prisée” se réjouit l’association France Vélo Tourisme.
Depuis 10 ans, en effet, le voyage à vélo ne cesse de séduire de nouveaux adeptes. Les premiers à l’avoir compris, ceux qui ont créé une véritable impulsion, sont les créateurs de la Loire à Vélo, une véloroute française située dans les départements du Cher, du Loiret, de Loir-et-Cher, d'Indre-et-Loire, de Maine-et-Loire, explique Philippe Coupy, auteur de 13 ouvrages sur le vélo avec le Guide du routard.
“À travers la Loire à vélo, on a vu se développer une offre d’hébergement, de location, de service, de transport de bagage en lien avec la demande de cette clientèle. Depuis 10 ans, le vélo est intégré dans toutes les politiques touristiques des territoires. On remarque un essor continu en termes de fréquentation et aujourd’hui, le tourisme à vélo est un segment à part entière de l’offre touristique, qui ne cesse de progresser en termes d’offres d’itinéraires fléchés, de pistes cyclables créées ex-nihilo, de voies vertes ou de voies cyclistes, de parking aménagés”.
La création, en 2008, sous l’impulsion du Comité Régional du Tourisme Centre-Val de Loire, du label « Accueil Vélo » (voir encadré plus bas) a considérablement aidé à la structuration et à la professionnalisation de ce tourisme vert, estime Philippe Coupy. Ce label, nationalisé en 2010 et désormais sous la tutelle de France Vélo Tourisme et du Comité Régional du Tourisme Centre-Val de Loire, permet en effet aux cyclotouristes d’identifier le plus simplement possible tous les établissements et les lieux adaptés à la pratique du tourisme à vélo.
“Il constitue donc un véritable repère pour les acteurs du secteur et a fortiori des loueurs de vélos, car en bénéficier représente un engagement de qualité garantissant une prestation adaptée aux besoins des touristes à vélo”, détaille Claire Bourgeois, chargée de mission commercialisation, promotion et animation d'Accueil Vélo.
Concrètement, pour obtenir ce label, “les loueurs doivent être situés à moins de 5 km d’un itinéraire cyclable balisé et sécurisé (répondant au cahier des charges national des véloroutes et voies vertes) et répondre à différents critères et caractéristiques, notamment respecter les critères obligatoires du référentiel de qualité Accueil Vélo propre à sa catégorie et conforter son offre touristique avec des services optionnels”.
Loin d’être anecdotique, indique Philippe Coupy, ce label, qui regroupe aujourd’hui 8000 prestataires, permet de “gagner en visibilité, de nouer des partenariats avec d’autres acteurs du tourisme local, et de figurer dans des brochures dédiées aux expériences touristiques françaises” telles que la Via Rhôna, ou encore la Vélodyssée (littoral Atlantique), etc. Bref, c’est aujourd’hui un véritable écosystème qui répond aux besoins des cyclistes.
Mais cet écosystème d’une étonnante vivacité, aujourd’hui très emprunté par les amoureux du voyage et amateurs de paysage, n’aurait pas pu exister sans les efforts du gouvernement, porté surtout par Vélo & Territoires, de développer le Schéma EuroVelo, un réseau de pistes cyclables reliant les pays européens entre eux, démarré en 1998. En 2020, ce schéma, ouvert à 92,5 % en France, comptait 58 itinéraires, dont 10 EuroVelo, pour un linéaire total de 25 670 km.
Au total, cela représente 8 149 km de traversée dans nos contrées, auxquelles s’additionnent 5 500 km d’itinéraires touristiques régionaux, 3000 circuits routes et VTT (135 000 km), et 25 600 km de véloroutes et voies vertes, dont 70 % sont utilisées à des fins de loisirs et de tourisme.
En 2020, les efforts ont atteint des sommets : 1 784 nouveaux km d’itinéraires cyclables ont été ouverts, soit + de 165 % par rapport à 2019). Chaque année, les départements et régions dépensent ainsi 1,5 milliard d’euros dans les infrastructures cyclables. Tous ces investissements ont permis à la France d’être récompensée, en 2017 et 2018, par le prix Most popular Cycle Tourism Country, lors du salon international du tourisme à Berlin.
C’est comme cela que, depuis 10 ans, le voyage à vélo s’est installé dans l’imaginaire collectif comme l’une des prérogatives essentielles aux vacances. Mais en 2019, un évènement digne d’un scénario de Black Mirror est venu bouleverser la donne et transformer le vélotourisme en nouveau fantasme : le covid 19. “La pandémie mondiale, les confinements et l’explosion au grand jour de la question environnementale ont fait basculer les mentalités”, raconte Martin Bobenrieth, expert Voyages spécialisé dans l’outdoor, qui a créé Double Sens, une agence de voyage spécialiste du tourisme durable. “On s’est tous rendus compte que nous pouvions vivre des aventures près de chez nous et que cela contribuait à notre bien-être. Depuis 2020, la demande en vélotourisme ne fait qu’augmenter. Le vélo correspond à la recherche actuelle de sens dans la vie et au besoin de chacun, je crois, de calmer ce rythme effréné. Avec le vélo, on s’évade, on profite des paysages, on entraine son corps tout en discutant avec ses proches”.
Et puis, ajoute ce consultant voyages, le vélo représente une solution de déplacement décarbonée qui permet de favoriser le slow travel, devenue aujourd’hui une véritable nécessité après des années de surtourisme dévastateur pour l'environnement. Par ailleurs, souligne Martin Bobenrieth, le vélotourisme est aussi une pratique économique, un argument loin d’être négligeable quand l’inflation atteint des plafonds.
Selon l’association France Vélo Tourisme, en effet, la crise sanitaire n’a fait qu’amplifier cette dynamique. Entre 2016 et 2020, le nombre de passages de cyclistes sur les véloroutes et voies vertes avait augmenté de 15%. En 2020, on enregistrait + 28% de croissance de trafic par rapport à 2019, hors périodes de confinement, 52 % des Français se déclarant plus attirés par le tourisme à vélo qu’avant la crise. La tendance se confirmait dès 2021, avec une stabilité de la fréquentation.
Si le vélotourisme explose, c’est aussi parce qu’il intéresse une population de plus en plus variée. Un dernier verrou, de taille, a en effet sauté ces dernières années, avec l’arrivée du vélo à assistance électrique (VAE). “Longtemps, il y avait ce blocage mental très ancré dans les mentalités. Les gens pensaient que le voyage à vélo était réservé aux sportifs, explique Philippe Coupy. Avec le VAE, tout cela a volé en éclat. Et désormais, le voyage à vélo se démocratise pour toutes les populations, sur des petites et moyennes distances”. Claire Bourgeois fait le même constat avec ADN tourisme, qui regroupe les trois fédérations historiques des acteurs institutionnels du tourisme : “on voit de plus en plus de séniors qui partent en randonnée à vélo et qui parfois, emmènent même leurs petits-enfants”.
En effet, estime Martin Bobenrieth, la peur des côtes, des longues distances et de la pénibilité physique ne sont dorénavant plus des freins, y compris pour une petite famille qui a envie d’évasion facile. “J’habite à Rennes. Avec ma famille, je peux très facilement aller à Saint-Malo avec mon VAE pour deux jours. On visite cette charmante ville médiévale, on profite de paysages magnifiques et variés le long des côtes, le tout dans un rythme tout doux. Bref, avant, partir avec ses gamins, c’était effrayant. Aujourd’hui, 45km c’est 3h de vélo… sans souffrir ! C’est une énorme avancée, à tel point que certains voyageurs, au départ un peu inquiets de l’aspect sportif du vélo, démarrent au VAE puis reviennent faire le même circuit en vélo musculaire parce qu’ils ont trouvé ça trop facile !”.
Seconde en 2023… première en 2030. Non pas qu’elle soit mauvaise perdante (quoique, un peu…), mais l’Hexagone est déterminé à voler la première place aux allemands en vélotourisme. L’objectif, pour le gouvernement, est d’amorcer une “transition vers un tourisme responsable et durable, qui est, affirme le ministère, “à la fois une nécessité pour le secteur et une attente croissante des clientèles à la recherche de circuits de proximité et de séjours expérientiels, plus en lien avec la nature et plus respectueux de l’environnement et des territoires”.
Pour ce faire, le ministère n’a pas ménagé sa peine. Il a créé Destination France, un plan de reconquête et de transformation du tourisme qui vise à conforter la France dans sa place de 1ʳᵉ destination touristique mondial. Cet objectif vise à devenir le leader du tourisme durable en 2030 et à remporter le titre de première destination vélotouristique d’ici 2030.
C’est l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie est un établissement public à caractère industriel et commercial français (ADEME) qui pilote la mesure "VéloTourisme", en accompagnant l’engagement des acteurs du tourisme sous la forme d’appels à projet. L’Ademe a donc 3 objectifs principaux, qui impacteront fortement l’activité des loueurs de vélo :
Quel est le rôle de vélo & territoires pour accompagner le développement de ce slow travel ?Sophie Rapinel : L’un des 4 axes du cap stratégique de Vélo & Territoires est de « faire de la France la première destination mondiale pour le tourisme à vélo ». Nous travaillons donc différents leviers pour soutenir et accompagner le développement de cette filière :
Mettre en place une expérience de qualité pour ses clients, dans notre langage, c’est développer une vraie politique de tourisme à vélo sur son territoire. Et pour y parvenir nous conseillons aux collectivités que nous accompagnons de s’appuyer sur 4 ingrédients :
3 questions à Florent Tijou, Chargé de mission webmarketing chez France Vélo Tourisme
Où en est-on aujourd’hui, par rapport au vélotourisme, en France ?
Florent Tijou : “L'objectif, en France, est d’atteindre 25 000 km d'aménagements cyclables à l'horizon 2030. Nous sommes aujourd’hui à moins de 20 000. Depuis 2019, il y a eu 165% d’augmentation en termes d’aménagement. La dynamique est donc très forte, grâce notamment à une réelle prise de conscience de l’Etat, qui a accordé beaucoup de financements, mais aussi des collectivités et de nombreux projets structurants et fédérateurs sur le territoire. Cela a permis de dynamiser l’économie de milieux ruraux et désertiques. Nous avons par exemple des données très positives de La Loire a vélo. Le vélotourisme est donc porteur de valeur et fait l’unanimité auprès des territoires”.
Quels freins doivent encore être levés ?
F.T : “Il y a encore un fossé entre le fait de faire du vélo tous les jours et partir en voyage à vélo. Il y a notamment des freins organisationnels à lever. Tout d’abord, il faut encore développer davantage les infrastructures sécurisées et balisées. Ensuite, les services doivent encore s’étoffer, en premier lieu les hébergements, puis la location de matériel autour des itinéraires. Enfin, tous ces secteurs doivent encore se professionnaliser sur le vélotourisme. Quand vous proposez ce genre de voyage, vous devez être bien formé des pratiques, des risques, des usages, des contraintes. Aujourd’hui, ce qui manque surtout, c’est de sortir du “one way”, c’est-à-dire de proposer un véritable réseau de voyage à vélo, permettant aux touristes d’aller d’un point à un autre sans contrainte, dans un parcours parfaitement fluide.”
Comment mettre en place un tel réseau ?
F.T : “D’abord, le secteur doit se professionnaliser, se former, des ponts, des mutualisations et des partenariats doivent être créés entre les acteurs du secteur, y compris les loueurs. Mais il ne faudra pas se focaliser sur cette problématique. Des solutions interviendront et l'accès train + vélo ne permettra pas à lui seul de répondre à la demande, même si la capacité de transport des vélos sera améliorée dans les trains. Il faudra diversifier les solutions de transport avec son vélo en respectant l'impact carbone. Je pense qu’il faut encore casser les barrières psychologiques et comportementales pour mettre tous les touristes français sur un vélo. Je suis persuadé que cela passe par l’éducation et l’information. Or, peu de choses sont faites aujourd’hui pour promouvoir ce type de voyage et de balade à l’école et en entreprise. Pour faire du vélotourisme un réflexe naturel, il faut donner envie de voyager à deux roues dès les toutes premières années du parcours scolaire, faire des tests mobilité, mettre en valeur cette manière particulière d’explorer et de partir à l’aventure.”
Le vélotourisme n’est plus “exceptionnel”, au sens où il sort des sentiers battus. Au contraire, il devient petit à petit l’un des parcours obligés des voyageurs, en quête de nature, d’aventure et d’évasion. Cela signifie que pour se démarquer de la concurrence, pour satisfaire une clientèle toujours plus exigeante, les loueurs devront faire plus que louer. Ils devront être les chantres de l’expérience, les spécialistes de l’aventure à deux roues. D’accord, mais comment ? Voici une liste non exhaustive de tous les leviers à actionner.
Un loueur sachant louer, sait que louer passe d’abord par… l’excellence de son service. Or, cela se soigne. On a listé toute une série de commandements indispensables :
La base de toute bonne balade, c’est d’abord la qualité de la monture. Or, chaque territoire a ses spécificités et mérite un produit adapté.
À noter : pour tout savoir sur les vélos, n’hésitez pas à faire une veille active sur les nouveautés et à aller rencontrer les fabricants, pour sourcer les matériaux et tester vos produits. Dans tous les cas, pensez à vérifier :
Au restaurant, ce qui fait la qualité de service, n’est-ce pas le bon repas + le sourire du serveur + le bon timing + la petite feuille de menthe joliment dressée sur le dessert ? Et ben voilà, faites tout pareil, mais appliquez-le à votre service. Proposez à la location donc tout ce dont peuvent avoir besoin vos voyageurs :
La qualité de l’expérience dépendra évidemment de la qualité des vélos et de leur fiabilité. Or cela passe évidemment par un rigoureux entretien de vos vélos.
À noter : Il est important de miser sur la sécurité de vos voyageurs. Pour cela pensez à fournir gratuitement un nécessaire de dépannage pour leur vélo :
En tant que loueur, en plein boom d’août, vous voyez certainement passer des centaines de personnes… dont vous ne connaissez pas forcément le rapport au vélo. Oui, c’est le feu. Mais n’oubliez pas que vous êtes garant de la bonne expérience de vos clients. Alors, prenez le temps de bien leur expliquer comment leur monture fonctionne, en particulier si c’est un VAE, qui nécessite un peu plus de précision. La sécurité passe aussi par la bonne information concernant les circuits et les parcours sécurisés à privilégier et la conduite à tenir en cas d’imprévus.
Mieux on est formés, mieux on forme. Mieux on est informés, mieux on informe. Si vous n’êtes pas guide, pas non plus un passionné de bicloune ni adhérent à MCF, les moniteurs cyclistes français, pensez à mettre à jour vos connaissances en matière de vélo, pour perfectionner vos savoirs, d’autant que les vélos d’aujourd’hui sont parfois des bécanes bien complexes :
→ La livraison à domicile des vélos, la veille de la location si possible, comme Justin de Locvélo, qui assure que cela permet aux touristes d’être sereins et de “kiffer” un peu avant l’heure, gratuitement.
→ Des infos très précises sur la météo et notamment le VENT : oui oui, pour ramer à contre-courant avec le vent fou de Marseille dans la face, aka le fameux mistral, c’est bien de se préparer mentalement. Pour cela, plein d’applis existent, comme Windy, qui fournit une prévision du vent ultra précise.
→ Parler english, espagnol et tutti quanti : formez-vous ! Le langage des signes, c’est super, mais c’est quand même plus sympa quand on peut échanger des blagues autrement qu’en mimes, hein.
→ Des toilettes pour soulager la vessie de ces messieurs-dames-et-tous-petits : après 3 heures de vélo, on a parfois besoin d’une petite vidange naturelle !
→ De la doc sur le patrimoine local et culturel : Nourrissez vos touristes avides de voyages spirituels !
→ Mettre une fontaine à eau à dispo. En pleine canicule, ça sauve !
→ Une petite aire de jeux à proximité : quand c’est la folie de la haute saison, qu’il y a un peu ou beaucoup d’attente, c’est le top pour les parents :-)
→ Une table de pique-nique pour manger sur le pouce quand on est au bout du rouls après 4 heures de roulage effréné !
Sur votre site comme dans votre local, soyez clairs, transparents et lisibles :
→ Types de prestations
→ Tarifs et explications
→ Produits et fiches produits dans toutes les langues
→ Horaires d’ouvertures
→ Partenaires touristiques
Et avant de laisser partir vos clients, pensez à prendre le temps de leur présenter leur matériel :
→ indiquez et conseiller les gens sur la manière de régler la bonne hauteur de selle
→ Prenez le temps de leur expliquer les vélos, les réglages, où se trouve le frein avant ou arrière
À savoir :
Vous le savez certainement, mais on vous jugera en quelques minutes… Pensez à votre image
Il l’aime son territoire. Il en est même fou amoureux ! À Bayeux, dans sa boutique Locvélo, Justin passe ses journées à parler, non pas seulement vélo, pneu, révision et location, mais surtout… Normandie, sur tous les tons ! Son architecture, ses musées, ses plages, son histoire, les cicatrices de son passé… Cette connaissance du territoire joue beaucoup dans l’excellent relationnel qu’il tisse avec ses clients. Rencontre avec un loueur ambassadeur de son terroir.
“A Bayeux, nous sommes dans un environnement particulier : la majorité de nos clients sont étrangers, majoritairement américains. Ils viennent ici pour visiter le patrimoine, découvrir les lieux historiques où leurs ancêtres se sont illustrés et, évidemment, déguster notre incroyable gastronomie.
Pour moi, c’était important de répondre à la demande de mes clients. Donc de savoir échanger avec eux : donc de parler anglais ! On prend plaisir à passer du temps avec eux, à leur conseiller les meilleurs prestataires : restaurants, hôtels… Nous sommes les premiers ambassadeurs de notre territoire. C’est notre réputation qui est en jeu, quand nous recommandons des lieux. Donc, nous sommes vigilants lorsque nous envoyons nos clients, pour les diriger vers les bonnes personnes, en éviter certains. Nous devons pour cela bien connaitre notre région et son offre touristique.
Depuis l’année dernière, nous avons créé des balades à la journée et je passe beaucoup de temps à parler de ces circuits avec les clients. Je connais le terrain par cœur, pour envoyer les gens sur les plus belles routes, les plus beaux spots. On prend le temps d’expliquer aux gens où ils vont rouler et ce qu’ils vont découvrir. On prend soin d’intégrer des points d’intérêts et de leur partager les sites sur lesquels ils peuvent avoir des explications historiques ou culturelles.
Ce qu’on veut à tout prix, c’est offrir une expérience extraordinaire à nos clients. Chez nous, cela passe par les paysages, mais aussi par tout le passé lié à ce territoire très particulier. Un jour, j’ai reçu un touriste américain, qui avait beaucoup bourlingué. Il avait fait, à vélo, chacun des 50 états de son pays. Quand il est revenu de notre excursion, il a posé le vélo sur la béquille et il est m’a pris dans ses bras. Il pleurait, il disait qu’il n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Bien sûr, il exagérait un peu. Mais je suis certain que le fait de lui avoir indiqué quand arriver au cimetière américain, au moment précis où s’effectuait la levée du drapeau, a créé chez lui quelque chose de fort. C’est exactement ça qu’on cherche : créer des journées uniques, au panthéon des voyages à vélo”.
Un grand bol d’air, un soupçon de frisson, le tout saupoudré d’évasion. Voilà la recette magique que recherchent les voyageurs qui apprécient le vélotourisme. Pour cela, quoi de plus enivrant que la micro-aventure ? Lokki revient sur cette tendance lourde de la location de vélos.
“Les voyageurs sont en quête de liberté et d’étrangeté. Ce que les loueurs peuvent leur offrir, en proposant des circuits variés, sur des thématiques et durées différentes, avec des solutions d’autoguidage”, explique Laurent Arcuset, gérant de Géosysteme, qui intervient depuis 26 ans dans le tourisme durable et l’accessibilité du territoire. L’objectif ? Permettre aux gens de se perdre et d’aller à l’aventure, avec le vélo, en toute sécurité. Or, souligne l’expert, créer de la spontanéité en vélo mérite une grande organisation.
Cela passe d’abord par le fait de tester ses propres parcours, plusieurs fois et les refaire régulièrement, pour s’assurer qu’ils sont toujours praticables et, à défaut, de prévenir les touristes de l’état des routes.
Ensuite, pour épicer le parcours et le transformer en véritable micro-aventure, il faut aussi bénéficier de différents points de chute pour sortir du fameux “one-way” mentionné par Florent Tijou. C’est ce qu’a fait Hélène Fauveau, de Paulette Bike, à Toulouse, avec son réseau d’agences de location de vélos. Grâce à ses 4 autres agences, à Lyon, Paris, Narbonnes et Béziers, elle propose aux voyageurs de véritables micro-aventures. “Nos clients ne cherchent pas à louer un vélo, ils cherchent à vivre une expérience et cela englobe tout le monde”, affirme cette passionnée. Notre secteur a encore besoin de se structurer et de se moderniser, pour fluidifier la logistique. Les choses avancent, mais il faut encore que les acteurs se coordonnent : hôtels, agences, gares... ». Quand ils n’ont pas la possibilité de racheter d’autres agences, certains loueurs s’associent avec d’autres pour offrir cette solution panoramique.
Mais l’aventure peut aussi être extraordinaire, non par son parcours mais par sa forme. A Saillagouse (Occitanie), Siméon, d’Ecobike propose par exemples deux typologies de parcours : l’un proposant une descente de 30 km à vélo puis une remontée avec train touristique. Intéressant, explique Siméon, mais pas toujours facile, notamment en raison de la place disponible dans les wagons. L’autre parcours extraordinaire se déroule en forêt…. de nuit, avec, pour seul accessoire complémentaire, une lampe frontale. “C’est bouleversant, raconte Siméon, la nuit décuple les sensations de vitesse. En hiver, sur les chemins enneigés, ces chemins si fréquentés la journée par les raquettistes, sont complètement vides”.
Ces aventures méritent toutefois une plus grande organisation en termes de logistiques et davantage de connaissances du territoire et du matériel. Ils méritent aussi une importante vigilance quant à la météo et le partage des bonnes applications de géorandonnée.
Là encore, on ne saurait le répéter, la connaissance du territoire et l’informations sont clefs. Car l’aventure, c’est aussi apprendre aux gens à se reconnecter au vivant, estime Laurent Arcuset. “C’est donc aussi aux loueurs de partager leurs bonnes adresses, de recommander des cafés, des restaurants, des tiers lieux, des associations qui oeuvrent pour dynamiser le tissu économique et social. Bref, de faire en sorte que les voyageurs aillent à la rencontre de tous ces Français extraordinaires qui font vivre leur territoire”.
Ce sentiment de découverte, de liberté et d’exploration, c’est exactement ce sur quoi a misé Emmanuel Brault, le cofondateur d’Hexplo, une application de planification de voyage. “On a créé cet outil, car on a une conviction plus profonde que le vélo rend heureux et que le voyage itinérant va exploser grâce à ce mode de transport, explique le jeune entrepreneur, qui a eu cette idée suite à un voyage en Namibie, pour lequel l’organisation avait été un peu chaotique*. Pour moi, ça marchera mieux que la randonnée, ou la voiture, parce que tu vas suffisamment vite pour avancer et ressentir des sensations, mais suffisamment lentement pour en prendre plein la vue. Tu as le temps de t’arrêter et de prendre conscience des distances et c’est ça qui créé l’aventure. Moi, je crois que ce sentiment de liberté est contagieux et que la mayonnaise prend”. Pour Emmanuel Brault et Hélène Fauveau, au-delà du défi physique, les cyclotouristes viennent aussi chercher, car ça fait partie du jeu, leur petit lot de galère et d’imprévus, dans une vie peut-être un peu trop normée. “Je suis moi-même un grand fan de voyage à vélo et ce que j’aime par-dessus tout, c’est aller sonner chez les gens, voire dormir chez eux s’ils m’invitent. C’est très fort, ça réconcilie beaucoup avec le monde ! Les gens racontent leur histoire, partagent leur connaissance de la région. C’est un autre type de voyage avec les locaux et je crois que ça va exploser. La preuve ! Il n’y a qu’à voir le succès de Warm shower, cette communauté fermée de 150 000 personnes dans le monde entier qui s’auto hébergent”…
Vous l’aurez compris, les maitres-mots pour proposer une location de qualité exceptionnelle sont : inattendu, rencontre, partage. Or, cela peut aussi se dérouler au sein même de votre local. C’est par exemple ce que fait Guillaume, propriétaire du Bon Wagon, avec son café cycliste, situé en bordure de piste cyclable à Duingt, vers Annecy. Dans un lieu assez incroyable, une ancienne gare désaffectée, trois passionnés de vélo proposent un point d'accueil et de location de vélo unique avec des services de restauration, des ateliers de réparations et des ateliers de présentation de produits. Mais si vos locaux sont suffisamment grands, si vous en avez l’envie et le temps, pourquoi ne pas continuer dans cette veine et proposer des expositions culturelles, des rencontres débats, des projections cinémas ?
Pourquoi pas, si vous êtes un peu audacieux, si vous voulez faire participer vos clients et leur offrir un moment ludique et original, et que vous avez une conscience écolo, pourquoi ne pas proposer une projection avec le concept de l’association dijonaise Cinécyclo ? L’objectif de cette démarche, à visée pédagogique, culturelle et sociale, est de faire fonctionner le vidéoprojecteur et la sonorisation en pédalant sur un vélo-générateur… Au-delà de l’aspect ludique, cette initiative a pour objectif de promouvoir un cinéma itinérant accessible à tous, soucieux de l’environnement (ces projections propulsées sont moins gourmandes en énergie), mais aussi un cinéma ouvert sur le monde. Très engagée, l’association propose souvent des thématiques ayant trait à la biodiversité ou aux relations entre les êtres humains et le reste du vivant. “On a envie que les gens puissent voir des contenus poétiques et engageants, différents de ceux disponibles à la télé et en vidéo à la demande », racontait Lucille Chauvin, membre de l’association, au média Reporterre.
Pour cet expert en mobilité qui a accompagné des collectivités pendant 10 ans avant de se lancer comme consultant indépendant, le vélo doit aussi permettre de visiter des villes, y compris des mégalopoles, en parcourant de longues distances sans effort, grâce à la VAE et à des vélos de plus en plus sophistiqués, capables de supporter de lourdes charges. “L’avion + taxi”, c’est fini”, résume ce voyageur qui embarque son fiston de 4 ans partout sur son vélo. Mais encore faut-il remplir certains critères comme la sécurité, le parking, la circulation et l’intermodalité… Quels sont les exemples étrangers qui peuvent inspirer la France ? Julien de Labaca fait son petit tour du monde.
👉 Des coupes-files pour les cyclistes, sur le modèle des aéroports américains, qui veulent encourager les modes de déplacement vertueux ?
👉 Des privilèges sympas, comme à Barcelone où tu obtiens -20% sur ton café si tu viens à vélo !
👉 Des voies ferrées converties en itinéraires cyclables de longue distance, avec d’anciennes gares transformées en café ou auberges de jeunesse, comme les viasverdes, qui permettent de relier la Catalogue à Aragon
👉 Des places de stationnement par milliers comme aux Pays-Bas, où le vélo est roi !
👉 Un système entre VLS et bike sharing, comme le dispositif Brompton Bike Hire (BBH), qui permet une location avec un coût fixe : 6 euros par jour (jusqu’à un mois d’utilisation possible), incluant l’assurance. Les clients peuvent retirer un vélo à partir du casier qui leur convient et le retourner à l’un des 70 points de location BBH dans le pays (35 dans et autour de Londres).
👉 La mise à disposition gratuite d’accessoires pour les vélos, comme un distributeur de chambre à air de Décathlon, à Bordeaux.
👉 Les passerelles uniquement dédiées aux vélos à Portland, dans l’Oregon (US) et des parcours touristiques pensés pour un parcours intermodal fluide : trame, train, téléphérique, pédestre et vélo.
👉 La gratuité des vélos à bord des bateaux qui relient Seattle
👉 Des systèmes de vélo en presque-libre-service comme OV-Fiets, créé il y a plus de 20 ans aux Pays Bas. Un vélo très basique, mais disponible dans plus de 300 gares et stations intermodales dans tout le pays, parfois même couplé aux ateliers / magasins OV-Fiets & Service. Certains dispositifs sont adaptés aux petites gares, pour permettre une utilisation autonome, sécurisée, avec le même coût partout, sans abonnement.
Les Others, le magazine de l’aventure et de l’outdoor, édite depuis plusieurs années une “carte-méthode” en papier, pour organiser des aventures d’une journée à plusieurs semaines en pleine nature. Au recto de cette carte géante, on trouve une carte de la France qui recense plus de 800 espaces naturels (parcs naturels régionaux, sentiers de grande randonnée, véloroutes, lacs, sommets, forêts…).
Au verso, on trouve une méthode en 8 étapes pour organiser son aventure pas à pas et devenir totalement autonome : profil, destination, itinéraire, déplacement, logement, équipe et matériel.. Le pack comprend aussi 100 fiches itinéraires détaillées (50 rando, 50 vélo).
“Vive la France, bordel”, se lâche Thibaut Labey, co-fondateur de Chilowé, une agence de micro-aventure écologique, quand il présente à la caméra son nouveau bébé, La bible de la micro-aventure en France (Marabout, 2022). En effet, Thibaut, on est bien d’accord. En tout cas, autant dire que Chilowé se donne les moyens de convertir les plus sceptiques à la micro-aventure “La vraie vie est dehors” ! Au cours de ses 208 pages, on comprend ce qu’est la micro-aventure, comment s’équiper, où aller et comment progresser. Des portraits d’aventuriers au profil inattendu émaillent aussi cet ouvrage, comme une famille qui part 3 mois en vadrouille avec son bébé, ou encore un hibernage dans une cabane des Pyrénées.
Accrobranche, tyrolienne, baignade, escalade et via ferrata, chiens de traîneaux, escape game en pleine nature… Dans "Expériences et micro-aventures en France", le Guide du routard recense 100 micro-aventures facilement réalisables, respectueuses de l'environnement et accessibles à tous. L’objectif ? “Réveiller l’aventurier qui sommeille en vous” sans quitter son pays… Et en profiter pour découvrir ou redécouvrir les merveilles françaises !
La marque accueil vélo, octobre 2022
Guide pratique accueil vélo, janvier 2021
Schéma national des véloroutes, Vélo & Territoires, septembre 2022
Tourisme à vélo : le top 5 des applications pour smartphone, juillet 2022, Cnet France
Chiffres clés 2020 du tourisme à vélo, Vélo & Territoires
Les équipements essentiels de la randonnée à vélo, Décathlon
Vélo et vélo électrique, que vérifier ? Que choisir
Comment entretenir la flotte vélo à assistance électrique, Ebike Pro
Comment bien conduire et entretenir son vélo électrique ?
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